Cet été 2020 a été marqué par plusieurs faits divers, très différents les uns des autres, mais qui ont pour point commun d’avoir fait réagir l’opinion et la classe politique, ramenant au premier plan la question de la politique de sécurité du gouvernement.
13 juin : rixes à Dijon impliquant des Tchétchènes
Le 13 juin dernier, des images chocs inondent les réseaux sociaux. On y voit des affrontements violents entre des personnes présentées comme issues de la communauté tchétchène et des jeunes Dijonnais. Près de 200 Tchétchènes sont arrivés sur la ville et dans le quartier des Grésilles pour venger l’agression d’un adolescent tchétchène de 16 ans. L’expédition punitive des Tchétchènes le samedi est suivie d’un "match retour" le lendemain. Cinq membres de la communauté tchétchène sont interpellés, le jeudi suivant le week-end de heurts, par le RAID et la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), à Dijon et Besançon. Ces rixes illustrent "l’expansion et la menace" de la criminalité tchétchène, indique une note de la PJ datée du 16 juin.
4 juillet : mort d’une gendarme sur un contrôle routier
Une jeune gendarme de 25 ans meurt à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne), après avoir été violemment percutée par un véhicule que les forces de l’ordre cherchaient à intercepter en raison de plusieurs refus d’obtempérer. La jeune femme, Mélanie Lemée, était une ancienne judokate de haut niveau, deux fois sacrée championne de France militaire dans sa catégorie (2016, 2017).
Elle avait été affectée en 2016 à la brigade de proximité d’Aiguillon. Le responsable de la mort de la gendarme roulait sans permis, entre 130 et 160 km/h, et détenait "vraisemblablement de la cocaïne", affirmera la procureure d’Agen. Déjà condamné à trois reprises, notamment pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et sur la circulation routière, l’homme affirme qu’il n’a pas vu la victime et qu’il a pensé que le choc était dû au dispositif d’interception. Les honneurs militaires sont rendus à Mélanie Lemée le 9 juillet, une cérémonie présidée par Gérald Darmanin à l’état-major de la région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine, à Mérignac. Une marche blanche se déroule le 11 juillet avec 2 000 personnes.
5 juillet : agression mortelle d’un chauffeur de bus à Bayonne
Philippe Monguillot conduit un Tram’Bus bayonnais en direction de Biarritz, dimanche 5 juillet en début de soirée, lorsque trois hommes, dont l’un accompagné d’un chien, montent à bord à la gare de Bayonne. Un 4e individu monte dans le bus plus tard. C’est lorsque le conducteur tente de contrôler son titre de transport, et demande au groupe de porter un masque, comme exigé dans les transports en commun, qu’une violente agression se produit. Le chauffeur aurait alors fait l’objet d’insultes et d’une bousculade au cours de laquelle il a été poussé à l’extérieur du véhicule, puis roué de coups. Deux jours plus tard, environ 6 000 personnes participent à une marche blanche. En état de mort cérébrale, Philippe Monguillot succombe à ses blessures le vendredi soir suivant. Les auteurs sont arrêtés, mis en examen pour "tentative d’homicide volontaire" et pour "non-assistance à personne en danger". Ils sont écroués. Le Premier ministre Jean Castex assure à la famille du chauffeur que "la justice punira les auteurs de ce crime abject".
14 juillet : pompier blessé à Etampes
Vers 23 h 30, sur le parking du stade Laloyeau à Étampes (Essonne), un sapeur-pompier qui intervient sur un incendie de voiture est la cible d’un tir par arme à feu. Son mollet est traversé par le projectile. Le 24 juillet, à l’appel du syndicat des sapeurs-pompiers volontaires, d’Avenir-Secours, de la CGT et du Spasdis-CFTC, les sapeurs-pompiers du département manifestent pour exprimer leur soutien à leur collègue. À la suite de cette agression, Gérald Darmanin indique que désormais, une plainte sera systématiquement déposée en cas d’agression d’un pompier lors d’une intervention. La création d’un observatoire pour quantifier ce type de faits est en réflexion au niveau national.
6 août : un policier tué au Mans sur une intervention
Lors d’une intervention entre 3 et 4 heures, au Mans (Sarthe), Eric M., âgé de 43 ans et père de trois enfants, est tué par un chauffard. Trois agents de l’unité police secours du Mans étaient intervenus à la suite d’un appel des pompiers qui leur signalaient qu’un conducteur ivre s’était endormi au volant en pleine voie. Sur place, l’homme avait refusé de quitter son véhicule. Le brigadier aurait voulu récupérer les clés pour empêcher le conducteur de partir, mais l’homme a enclenché la marche avant, accéléré brusquement et traîné sur plusieurs mètres le policier qui aurait percuté un muret. Selon le parquet du Mans, le suspect, âgé de 26 ans, a déjà fait "l’objet de deux condamnations, dont une pour des faits de conduite sous l’empire d’un état alcoolique et refus d’obtempérer à une sommation de s’arrêter, commis en 2015, et la seconde pour outrage et rébellion, commis en 2018".
18 août : violences
sur les Champs-Elysées
La victoire du Paris Saint-Germain en demi-finale de ligue des Champions dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 août donne lieu à des scènes de violences et de pillages de magasins dans le quartier des Champs-Elysées. Les forces de l’ordre déployées en masse sur les Champs-Élysées et autour du Parc des Princes interviennent pour "des jets de projectiles divers, des faits de violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, outrage et rébellion, et des vols et recels de vols", selon la préfecture de police. La police interpelle 36 personnes, essentiellement de jeunes hommes d’une vingtaine ou d’une trentaine années. Trois mineurs figurent parmi les interpellés.
25 août : fusillades à Toulouse
Vers 22 h 45, des coups de feu résonnent une nouvelle fois dans le quartier des Izards au nord de Toulouse exactement deux semaines après une fusillade mortelle. Pris en charge par les pompiers et une équipe médicale du Smur 31, un jeune homme de 17 ans blessé par balle est évacuée vers les urgences de l’hôpital Purpan. Malgré les soins, il décédera dans la nuit. Deux suspects seront interpellés après une course-poursuite.
Dans le véhicule abandonné, des armes à feu sont découvertes, notamment des pistolets-mitrailleurs. C’est la troisième fusillade en un mois : lundi 10 août un jeune de 20 ans avait été tué par balle lors d’une fusillade dans la soirée. Le 22 août, un homme de 29 ans avait été blessé à une jambe par balle, toujours dans ce quartier du nord de Toulouse.
À la mi-juillet, un homme d’une vingtaine d’années, Christopher Aurier, frère du footballeur Serge Aurier, avait été tué par balle en pleine nuit à proximité du Stadium de Toulouse.
26 août : des vidéos des dealers
Des vidéos de dealers à Grenoble diffusées sur les réseaux sociaux donnent lieu à une vive polémique et une vaste opération de police. Dans une première vidéo, devenue virale comme une seconde depuis le 24 août, sept hommes, cagoulés et parfois munis de fusils automatiques en apparence réels, se mettent en scène faisant le guet autour d’un point de deal, près d’une aire de jeux, où se dirige un homme s’apparentant à un consommateur. Le quartier est qualifié, dans l’autre vidéo, de "capital (sic) du stup" : on y voit cinq hommes autour d’une table couverte de paquets de friandises qui pourraient contenir des produits stupéfiants. Une opération de police a été menée mercredi soir dernier dans ce quartier sensible de Grenobl et annoncée sur Twitter par Gérald Darmanin. Le bilan de l’opération est resté maigre avec une cinquantaine de contrôles, mais ni interpellation ni saisie à signaler. Le maire EELV Eric Piolle a dénoncé jeudi un coup de communication du gouvernement.
August 31, 2020 at 10:10AM
https://ift.tt/34OMSXK
Ces faits divers violents qui ont marqué l’été - ladepeche.fr
https://ift.tt/2Cxc7S4
Marque
0 Comments:
Post a Comment