Friday, July 24, 2020

Crash du Concorde : vingt ans après, Jean-Pierre Blazy reste «marqué» par le drame - Le Parisien

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Mardi 25 juillet 2000, 16h42. Le Concorde décolle des pistes de Roissy toutes proches, avec à son bord 100 passagers, pratiquement tous allemands, et neuf membres d'équipages. Mais rapidement, les deux réacteurs gauches prennent feu. Moins de deux minutes plus tard, le supersonique s'écrase sur l'Hotelissimo, à la Patte-d'oie de Gonesse, situé à quelques centaines de mètres des habitations. Tous les occupants de la carlingue sont tués, ainsi que quatre autres personnes au sol, dans l'hôtel. En leur mémoire, la ville de Gonesse organise ce samedi à 11 heures une cérémonie du souvenir sur les lieux du drame, sanctuarisés et sur lesquels une stèle a été érigée en 2006.

« Jamais préparé à vivre un tel événement »

« Il me semblait que c'était indispensable qu'il y ait quelque chose dans la commune cette année », assure Jean-Pierre Blazy, maire (PS) de la ville depuis 1995. Vingt ans après le crash, ses souvenirs sont toujours bien prégnants. « On n'est de toute façon jamais préparé à vivre un tel événement, confie-t-il. Ça marque dans la vie d'un maire » Et de se rappeler : « Je n'étais pas à Gonesse ce jour-là mais en vacances dans le sud de la France, près de Marseille ».

Mais l'élu est rapidement prévenu. « Je suis revenu immédiatement. Un retour facilité par ADP d'ailleurs : je n'ai jamais passé aussi vite les contrôles dans un aéroport ». Quand celui qui est alors député-maire atterri à Orly quelques heures plus tard, une voiture l'attend pour rejoindre Gonesse.

Plongé dans le tourbillon médiatique

« Sur le chemin, j'ai eu un coup de fil du Premier ministre de l'époque, Lionel Jospin, qui s'était déjà rendu sur place, poursuit l'édile qui se retrouve alors aussitôt plongé dans le tourbillon médiatique. J'arrive dans la salle du conseil municipal devant une nuée de caméras de chaînes françaises mais aussi étrangères. Il fallait à chaud, sans avoir les informations, surtout pas ce qui avait pu provoquer le crash, donner des commentaires. C'était ceux d'un maire face à la catastrophe, aux victimes, à des blessés et un hôtel rayé de la carte ».

La catastrophe a fait 113 morts, soit à l'époque l'accident aérien le plus meurtrier depuis 1974 en France. Et marque profondément l'opinion publique française et étrangère, mais tout particulièrement les habitants de Gonesse.

« Une grande proximité avec la ville »

« Le nombre de victimes au sol aurait pu être encore plus important si les Anglais qui devaient loger ce soir-là dans l'hôtel étaient déjà arrivés », rappelle Jean-Pierre Blazy. En effet, un groupe était attendu pour le soir même. Et c'est d'ailleurs pour préparer leur arrivée tardive que le temps de repos des employés de l'hôtel avait été avancé, évitant à huit d'entre eux d'être présents au moment du drame. Quatre n'auront pas cette chance.

« Dans tous les cas, l'émotion était très forte avec une grande proximité avec la ville, souligne Jean-Pierre Blazy. Nombreux sont ceux qui se souviennent précisément de ce jour, notamment dans les derniers étages de l'ancien hôpital où la vue sur la catastrophe qui se produisait était saisissante ».

1 000 personnes participent à une marche silencieuse

Le 28 juillet, une marche silencieuse rassemble près d'un millier de personnes. À sa tête Jean-Pierre Blazy et Michèle Fricheteau, gérante de l'Hôtellissimo. « Un nombre important au vu de la date, en plein été, indique l'édile. Beaucoup de Gonessiens, des gens des communes environnantes ». Un émoi toujours très présent dans les semaines suivantes, « avec plusieurs centaines de gens assistants à des réunions pour tenter de comprendre ce qui avait pu se passer ».

Le sujet a fait l'objet de nombreuses questions, spéculations, rapports d'experts et c'est retrouver au cœur du procès, dix ans plus tard. « Je crois que vingt ans après les Français ne connaissent pas toute la vérité. Il subsiste encore des zones d'ombre », estime Jean-Pierre Blazy, qui s'est largement intéressée au sujet au vu de ses « doutes ».

« À Gonesse, on n'a jamais vécu dans l'angoisse du crash car on vit depuis très longtemps avec les avions, souffle le premier magistrat. Mais aujourd'hui et quand on sait que 75 % des crashs aériens ont lieu au décollage ou à l'atterrissage, je ne peux m'empêcher de penser qu'en développant sans limite un aéroport on accroît les risques de nouvelles catastrophes ».




July 24, 2020 at 10:40PM
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