Friday, June 26, 2020

Dieppe : une union sacrée autour d'Alpine afin de sauver la marque - Paris-Normandie

misaltag.blogspot.com

Il faut sauver la voiture Alpine. Telle est la mission que s’est imposée l’ensemble des partenaires institutionnels et économiques, réuni vendredi après-midi dans les locaux de Dieppe Méca-Energies, situés zone Delaporte, à Rouxmesnil-Bouteilles.

À la suite du plan de restructuration présenté par le groupe Renault, le 29 mai dernier, l’annonce de la fermeture pure et simple de l’usine Alpine soulevant l’émoi et la protestation générale des décideurs politiques et économiques locaux et régionaux. Depuis, le groupe Renault a fait une marche arrière et les activités de l’usine Alpine vont se poursuivre jusqu’en 2023. Et après... qu’en sera-t-il ?

Faire évoluer
la marque

Le président de la Région Normandie, Hervé Morin, a invité le chef de l’État, Emmanuel Macron, à visiter l’usine Alpine de Dieppe. « Il est important qu’il constate de lui-même le savoir-faire des salariés et l’investissement des entreprises qui ont fait renaître cette marque automobile française et même normande. Il a annoncé ces dernières semaines sa volonté de relocaliser en France une partie de l’industrie. Il vient de le dire pour le médicament Doliprane, alors l’Alpine, pur produit normand... on n’abandonne pas ! »

Annonce qui a été partagée par Sébastien Jumel (PCF) et Nicolas Langlois (PCF), maire de Dieppe. « En plus, il ne connaît pas la ville. » D’ores et déjà, un rendez-vous est programmé avec le futur directeur général de Renault, Luca De Méo qui prendra ses fonctions le 1er juillet prochain. « Ce serait une incohérence totale de se priver d’Alpine, a ajouté Sébastien Jumel. Je rappelle que la chaîne de montage a été installée en six mois et il est vital pour l’économie locale. »

Patrice Gault, président du cluster Dieppe Méca-Énergies, a expliqué l’importance de cette réunion : « Nous avons trois ans pour agir et permettre à la marque automobile Alpine de vivre après 2023. Pour être sincères, nous ne savons pas grand-chose. C’est pour cela que j’ai sollicité cette réunion, afin de justement mobiliser l’ensemble des partenaires pour que l’aventure Alpine ne s’arrête pas là. En tant que technicien, c’est une voiture formidable, un modèle Premium made in Normandie, qui a été plébiscitée à plusieurs reprises comme voiture de l’année par les magazines spécialisés. »

Et de poursuivre : « Le projet Alpine est très important pour toutes les entreprises sous-traitantes, dont beaucoup sont installées dans le bassin économique dieppois. Il y a 385 salariés dans l’usine Alpine proprement dite et 200 fournisseurs, si l’on se fie aux chiffres. Ce projet emploie directement et indirectement plus de 3 500 personnes dans la région. »

Patrice Gault a ajouté : « Trois ans, c’est un délai très court pour agir. Développer de nouveaux modèles d’Alpine dans le bureau d’études Technocentre situé en région parisienne, prévoir une motorisation différente afin de satisfaire les contraintes écologiques. À ce jour, le bureau d’études travaille sur les homologations et les certifications. Il est important de diversifier la production. La mono-activité, quelque soit le domaine industriel : c’est fragilisant. »

pratique

Une Alpine électrique...

Le projet de la renaissance de la marque Alpine a réellement commencé en 2008, sous l’impulsion de Carlos Tavares. La nouvelle version est sortie en 2017 de l’usine dieppoise et a connu un succès immédiat. Jean-Pierre Limondin, un ancien d’Alpine ajoute   : «   La technologie d’assemblage est unique au monde, avec un collage et un rivetage des pièces. Elle est inspirée de l’aéronautique.   »

Pour donner suite à l’A110, la motorisation doit évoluer avec la possibilité de créer un modèle hybride ou tout électrique. Un cabriolet, un modèle   quatre places ou un SUV sont à l’étude.

Une commercialisation jugée insuffisante

Après le succès retentissant du renouveau de l’Alpine   A110 lors de sa sortie en 2017, la vente de la sportive dieppoise s’est ralentie et elle est réduite de moitié à ce jour.

Vincent Laudat, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Rouen Métropole et amateur de voitures sportives, a indiqué : «   Il faut développer sa commercialisation non seulement sur le marché français, mais aussi à l’étranger. La vente de voitures Premium de qualité est un espace à conquérir. Je constate qu’il n’existe pas d’Alpine center.   »

Hervé Morin, a renchéri : «   La commercialisation de l’Alpine n’a pas été assez offensive, contrairement à d’autres marques de voitures sportives. Il n’existe qu’un seul point de vente par région (la succursale Alpine en Normandie est située à Deauville, Ndlr) . C’est un peu juste. Il est possible de développer la vente de cette voiture dans les pays étrangers extra européens. Cela garantirait aussi la poursuite de la fabrication à Dieppe sans éroder le nombre de salariés.   »

Seul, le Japon dispose sur son sol d’agences Alpine. À ce sujet, Patrick Boulier, président de l’Agglomération Dieppe maritime et ancien proviseur d’un lycée professionnel, a souligné : «   À Dieppe, il existe une formation de maintenance automobile et les lycéens sont fiers de rejoindre Alpine. Il est inconcevable que cela s’arrête.   »

Le président Hervé Morin a conclut : «   C’est une voiture qui fait partie de l’imaginaire collectif qui mérite de la promouvoir. Il n’y a pas que les Français qui aiment l’Alpine.   »




June 27, 2020 at 12:04AM
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