A lire les success stories de Digital Native Vertical Brand , comme celle du Slip Français , Sézanne ou BonneGueule , le retail semble ne plus être qu'une option « has been » pour les entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans la mode. Et pourtant, c'est le choix qu'ont fait Louis Goulet et Eric Nemo en créant en 2014 Noyoco (No Youth Control), concept de prêt-à-porter entièrement unisexe et issu du upcycling . « En 2013, nous avons d'abord lancé un concept store avec un ami qui possédait les murs d'un local, rue des Dames, dans le quartier des Batignolles à Paris. Peu à peu, nous avons rassemblé des objets, accessoires et de tee-shirt », raconte Eric Nemo. Les entrepreneurs décident alors de lancer leur propre griffe, Noyoco avec un circuit de distribution 100 % retail. Car si le duo utilisait Shopify pour le concept store, ce n'était pour eux qu'un catalogue de sélection d'objets et d'accessoires et non un outil de vente en ligne.
Evidemment le contexte leur est favorable : « Nous avons eu la chance de n'avoir à engager des frais que sur la marque et non sur la boutique, souligne Eric Nemo. Nous avons pu nous concentrer sur le développement de collection, le marketing ». Pour l'entrepreneur, le retail est un métier à part entière que Noyoco a mis des années à maîtriser. Mais avec une belle récompense à la clé. « C'est clairement différenciant d'avoir une boutique. Nous valorisons le service, le relationnel, l'expérience-client. Les consommateurs ont besoin d'un contact physique avec le produit. Il faut comprendre, toucher, placer l'article dans l'espace-temps. D'ailleurs, les marques nées en ligne, comme Sézanne ou Octobre, y sont venues », souligne l'entrepreneur. La relation directe avec les clients permet à la marque d' ajuster rapidement sa collection aux attentes de consommateurs .
Autre avantage d'une boutique classique, la visibilité. L'expérience le lui a prouvé : même si la rue est peu passante, des badauds ne manquent pas de pousser la porte si tant est que la boutique soit un minimum attractive. « Ce qui n'est absolument pas le cas du online. Personne ne tapera le nom du site par hasard ! En magasin, le trafic permet de générer immédiatement du chiffre d'affaires - si les vendeurs sont bons - tandis que les internautes mettent plus de temps à acheter car ils ne savent pas qui se cache derrière un nouveau site », affirme l'entrepreneur. Evidemment, les premières ventes ne signifient pas que la boutique soit rentable. Mais pour écouler les invendus et accroître sa notoriété, Noyoco a choisi d'ouvrir une seconde boutique dès 2017, rue Commines (Paris 3e). « C'est un vrai parcours du combattant, reconnaît-il. Il nous a fallu six mois pour comprendre comment cela fonctionne et trouver les financements : emplacement, droit au bail, pas de porte… ». Parallèlement, la marque s'est lancée sur le Web pour développer les ventes en cross-canal. Sans pour autant perdre son ADN retail : aujourd'hui, 70 % de son chiffre d'affaires provient toujours de ses boutiques. « Nous verrons au vu de nos résultats quelle sera notre stratégie pour les années à venir. Il est essentiel que la marque soit forte en ligne mais notre souhait serait de poursuivre le déploiement du concept Noyoco en retail avec l'ouverture d'une troisième boutique », conclut-il.
Une ambition qui a connu un brutal coup d'arrêt avec la fermeture des commerces à la mi-mars . Plutôt que de ronger son frein, Noyoco a décidé de se lancer dans la production de masques en tissu à destination des personnels hospitaliers. Une opération financée grâce à une campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule. Résultat : 12.000 masques produits grâce aux 51.000 euros levés auprès de quelque 1.000 contributeurs. Et une ex-cellente opération marketing !
August 14, 2020 at 01:00PM
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Mode : Noyoco, la marque « retail native » - Les Échos Business
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